Du 15 mars 2013 au 08 juin 2013

France in SongEun ArtSpace : The French Haunted House

Seoul, South Korea
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Commissariat : Gaël Charbau
assisté de : Olivia de Smedt
En partenariat avec l'Institut Français
Ministère des affaires étrangères
Ministère de la culture et de la communication
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Avec les œuvres de :
Neïl Beloufa, Julie Béna, Jonathan Binet,
Damien Cadio, Guillaume Constantin,
Emmanuel Lagarrigue, Florence Lucas, Théo Mercier, Elsa Sahal, Éléonore Saintagnan, Julien Salaud,
Stéphane Vigny

01vigny-sahal-room1.jpg Stéphane Vigny, La Charbau, 2013. Piano, moteurs, divers éléments. On-site production
Elsa Sahal, Altar, 2013. Stoneware glazed ceramic. 300 X 150 cm.
01bis-vignyroom1.jpg Stéphane Vigny, La Charbau, 2013. Piano, moteurs, divers éléments. On-site production
01bis-sahal-room1.jpg Elsa Sahal, Altar, 2013. Stoneware glazed ceramic. 300 X 150 cm
01ter-sahal-room1.jpg Elsa Sahal, Altar, 2013 (Détail). Stoneware glazed ceramic. 300 X 150 cm
02john-binet-room2.jpg Jonathan Binet, Le plus loin possible (As far as possible), 2013. Bombe aérosol et traces de pas. On-site production
03eleonore-room3.jpg Eléonore Saintagnan, Le cercle, 2009. Vidéo DV
04constatin-room4.jpg Guillaume Constantin, Everyday ghosts 2013, since 2008. Digital slideshow (110 images) for computer screen saver 
05flokim-lucas.jpg Florence Lucas, No title, 2012. A4, layout Schoellershammer 75 grs
06vigny1.jpg Stéphane Vigny, Sans titre, 2007-2013. Neon tubes and wall lamps. 150 x 30 cm. On-site production
07-salaud-vigny.jpg Julien Salaud, Guerrier traversière 3, 2013. Taxidermy. 73 x 45 x 39 cm.
08bis-salaud-flokim.jpg Julien Salaud, Faisanglier, 2012. Taxidermy. Florence Lucas, No title, 2012. A4, layout Schoellershammer 75 grs
07bis-flokim.jpg Florence Lucas, No title, 2012. A4, layout Schoellershammer 75 grs
09-bis-beloufa-detail.jpg Neïl Beloufa, Tectonic-Charbau Seoul, 2008-2013. Mixed media, On-site production.
09-bis-beloufa.jpg Neïl Beloufa, Tectonic-Charbau Seoul, 2008-2013. Mixed media, On-site production.
010beloufa-cadio.jpg Damien Cadio, Untitled, 2011.Charcoal on paper. 29,7 x 42 cm.
012-bis-lagarrigue.jpg Emmanuel Lagarrigue, We are not prepared, this is the great fault, we are not prepared to the shake of things., 2013. On-site production
012lagarrigue.jpg Emmanuel Lagarrigue, We are not prepared, this is the great fault, we are not prepared to the shake of things., 2013. On-site production
013flokim.jpg Florence Lucas, No title, 2012, A4, layout Schoellershammer 75 grs.
013bis-lastroom.jpg Florence Lucas, No title, 2012, A4, layout Schoellershammer 75 grs.
Théo Mercier, The invisible family, 2012. Resin. 190 x 140 x 70 cm Julie Béna, Monuments, 2010. 9 Photographies, 70 x 60 cm
014theo-cadio.jpg Théo Mercier, The invisible family, 2012. Resin. 190 x 140 x 70 cm
Damien Cadio, Zeiss und milch, 2009. Pilon, 2011. 1.500.000 years ago, 2012. Lovelorn detective, 2010. Oil on canvas.
015cadio.jpg Damien Cadio, Untergang, 2012. Oil on canvas.24 x 30 cmZeiss und milch, 2009. Pilon, 2011. 1.500.000 years ago, 2012. Lovelorn detective, 2010. Oil on canvas.
016bena.jpg Julie Béna, Monuments, 2010. 9 Photographies, 70 x 60 cm
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Julie Béna, Monuments, 2010. 9 Photographies, 70 x 60 cm
© the Artist and SongEun Art and Cultural Foundation

"A Guest + a Host = a Ghost"

Marcel Duchamp, inscription portée à l'intérieur du papier métallisé enveloppant les bonbons distribués lors de l'exposition Bill Copley à Paris, en 1953.

Proposer une exposition en Corée sur la jeune scène française est un projet tout aussi complexe qu'excitant. La chaleureuse invitation que m'ont adressé le SongEun Art Space et l'Institut Français, sous la forme d'une "carte blanche", m'a donné une formidable liberté dans la direction de cette aventure. En contrepartie, il m'a fallu réfléchir non pas tant à l'exposition idéale – celle que tout commissaire garde en réserve sur le papier, dans un horizon débarrassé des contraintes matérielles- mais à une exposition réaliste, c'est-à-dire réalisable... En effet, déplacer les œuvres de tous les artistes que j'aimerais faire découvrir ici, en Corée, aurait été conceptuellement prétentieux et financièrement impossible, bien entendu. Il a bien fallu faire des choix.

Il s'agissait donc pour le commissaire de trouver un canevas, une trame suffisamment ouverte, pour qu'elle me permette de présenter un peu des innombrables tendances et courants qui traversent cette scène française contemporaine, qui ne se laisse jamais ni figer, ni caricaturer dans aucun concept généraliste. L'héritage, c'est sûr, est trop gros, et je crois que chaque artiste que je croise au quotidien est conscient de la responsabilité, de la « pression » qui est la sienne, lorsqu'il ajoute une œuvre dans ce monde qui en compte déjà tant.

Dès les premières recherches, l'idée qui s'est affirmée, qui s'est ensuite accrochée et qui a finalement résisté à tous les assauts, a été celle de travailler à un scénario. Au sens propre. Quelle histoire raconter, quelle surface de contact établir entre notre scène française et le public coréen ? Plutôt que d'inventer un « super-concept transcontinental », une idée abstraite et un peu pompeuse, que les œuvres auraient plus ou moins bien épousé, il m'a semblé plus intéressant de procéder exactement dans le sens inverse.
Quelle forme suffisamment étrangère à l'art contemporain pouvons-nous trouver, qui puisse justement connecter notre scène au public coréen ? Quel léger décalage introduire, qui ne soit pas celui, trop austère, qui nous angoisse chaque jour dans son odeur de sérieux, lorsqu'on parle d'art contemporain ?

L'idée du film donc, et plus précisément du film fantastique a été mon point de départ et a donné son titre à l'exposition The French Haunted House. Pour choisir les artistes qui constituent aujourd'hui le casting de cette exposition, je me suis donc mis en quelque sorte dans la peau d'un réalisateur, se demandant quelle histoire il allait raconter, avec quels acteurs, quels décors, quelle bande-son, quelle intrigue et quelles lumières il fallait construire ce récit.

Les douze artistes que j'ai sollicité pour cette « expérience », ont répondu avec beaucoup d'enthousiasme et ont même, pour la plupart, dépassé ma demande en réalisant une ou plusieurs œuvres spécifiquement pour le projet. Ainsi, outre les trois artistes invités en résidence à concevoir une œuvre dans l'espace du SongEun Art Space (Neïl Beloufa, Emmanuel Lagarrigue, Stéphane Vigny), plusieurs autres ont souhaité créer une pièce inédite, dans leur atelier, qui sera transportée et montrée pour la première fois en Corée.
C'est ainsi que, dans le canevas, le scénario que j'évoquais précédemment, chacun a naturellement trouvé sa place, sans même qu'il me soit nécessaire de distribuer les rôles : Stéphane Vigny et Emmanuel Lagarrigue prennent en charge une partie de la bande-son, Elsa Sahal, Jonathan Binet et Guillaume Constantin dessinent d'hypothétiques décors, Damien Cadio, Florence Lucas, Théo Mercier se chargent de faire entrer les acteurs, Julie Béna, Neïl Beloufa, Eléonore Saintagnan et Julien Salaud assurent quant à eux l'intrigue et les nécessaires rebondissements du scénario.
Pour ce qui est du « résumé » du film, ne comptez pas sur le commissaire pour l'écrire : le catalogue que vous tenez dans les mains en est une interprétation, l'exposition en est une autre, les visiteurs de l'exposition en feront encore une lecture différente.

L'intention première était de montrer la vivacité de la scène française, notamment au travers des nombreux moyens d'expression qu'utilisent les artistes : peinture, sculpture, installation vidéo, installation sonore, photographie, dessin, wall drawing... Il n'y a pas plus de hiérarchie dans l’interprétation de l'exposition, que dans les médiums manipulés par ces « acteurs ».
Le scénario du film a ainsi éclaté : il se déploie dans l 'espace du SongEun Art Space, de la même manière que l'héritage, l'affiliation de ces artistes à la « grande histoire » de la modernité a explosé en de multiples pratiques, compartiments de lectures et d'interprétations.
Cette jeune scène française, elle-même hantée par les esprits lointains de sa propre modernité que sont Marcel Duchamp, Francis Picabia ou René Magritte, a certainement conquis sa propre liberté.
Mais elle n'a jamais pour autant perdu le fil de l'histoire.

Gaël Charbau


Vues de la présentation presse

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Artist Talk, présentation de l'exposition avec le commissaire et les artistes

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